Plus code de politesse que code de la route, ce code des jeux est de l'aveu même de l'auteur une invitation au(x) jeu(x) : réunir dans un manuel commode toutes les règles de jeux qui font partie de notre quotidien, sans frontière arbitraire : des jeux d'adresse aux échecs, en passant par les jeux d'esprit, mathématiques, de gages, etc. Mais ce qui nous intéresse ici est davantage l'introduction de l'ouvrage, qui donne la philosophie de l'auteur et sa vision du jeu dans notre société.
Claude Aveline se pose ainsi l'incontournable question ontologique de la catégorisation des jeux puisqu'il traite tous les types de jeux, s'apercevant que d'une part elle produit du sens, une scénographie du jeu, et que d'autre part elle se heurte à l'imbrication des genres : "Dans l'idéal tout système de classification enchante l'esprit. Lorsqu'il s'agit de le mettre en oeuvre, les difficultés commencent et ne peuvent se résoudre que par entorse, ou, pour employer une expression moins pénible à l'orgueil, que par assouplissement." (p. 11). La classification retenue est certes plus pratique que convaincante, mais elle a au moins le mérite de passer l'épreuve de l'utilité.
Dans tous les cas, on conclura volontiers avec l'auteur que "L'homme est fait pour jouer, c'est le péché originel qui l'a condamné au travail". (p. 7), et la fin l'introduction, pleine de bon sens, de rappeler opportunément qu'un "code des jeux est un code de plaisir." (p. 14). Une invitation au jeu commode et sans prétention qui, avec justesse, fait du plaisir innocent la raison d'être du jeu.
Le code des jeux (1961) de Claude Aveline, Hachette 1985, 641 pages.
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