mardi 19 février 2013

Encyclopédie des symboles

Plus récent que le Dictionnaire des symboles chez Bouquins, ce volume est le reflet de la position de la Pochothèque face à son concurrent : courir derrière par tous les moyens. L’ouvrage n’est pas original puisqu’il est d’une traduction d’un ouvrage allemand paru sept ans plus tôt, édité avec l’iconographie de la traduction italienne et, paraît-il, quelques compléments franco-français. Malgré son épaisseur conséquente et ses illustrations, cette encyclopédie compte 250 pages de moins que son homologue chez Robert Laffont. La qualité des notices n’a rien à voir, et s’il s’agit d’une synthèse honnête sa seule originalité est d’apporter un point de vue plus germanique à un ouvrage très consensuel, la notice sur le jeu commençant symptomatiquement par une pseudo définition largement inspirée de l’ouvrage de référence de Johann Huizinga, non cité, et posée comme la vérité sur le jeu : « Les jeux sont des activités désintéressées, volontaires, qui se déroulent selon certaines règles et qui recèlent en elles des significations symboliques généralement oubliées. » (p. 335).

La notice présente ensuite les travers des ouvrages ésotériques en présentant des correspondances systématiques : la marelle est le labyrinthe du minotaure, l’enfer et le paradis, le zodiaque… L’énumération de jeux et symboles ne saurait pourtant compenser l’absence de pensée pertinente sur le jeu. S’ensuit alors une suite d’analogies sur le jeu chez Héraclite, puis par le hasard et la nécessité dans la science avec les probabilités et la mécanique quantique. Où se trouve le symbolisme dans tous ces exemples ? Et c’est là le principal reproche : le symbolisme n’est pas l’occasion d’écrire tout au sujet de n’importe quoi (à moins que ce ne soit l’inverse), mais bien l’expression de la valeur implicite des choses (comme le souligne le sous-titre du Dictionnaire des symboles) : mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres qui nous permettent d’approfondir un concept au-delà de ce qu’il dit explicitement de lui, et dont notre compréhension s’imprègne à son insu : l’imaginaire collectif, somme de la culture reçue en héritage et produite par les générations qui nous ont précédés.

Dans ce patchwork culturel, seule la citation de Krishna à Arjuna est digne d’intérêt, même s’il on regrette d’autant plus qu’elle ne soit pas commentée : « Entre tout ce qui trompe, je suis le jeu de dés. » (p. 336). En effet, ce jeu de dés peut prendre n’importe quelle forme, n’étant qu’un instrument du hasard, or l’incertitude n’existe que dans les yeux du joueur ; le hasard n’est que le reflet de ses désirs, le résultat réel étant fictif et n’étant en soit que celui d’un cube de bois qu’on dote d’une symbolique à la hauteur des aspirations humaines. La multiplication des exemples : dualité, plaisir, compétition, sexualité, mythe…, sans fil conducteur aucun, ne fait malheureusement que faire apparaître en creux, ce que l’article jeu aurait dû être.

Un dictionnaire sensiblement inférieur à celui de Bouquins, mais qui en constitue un complément honnête par la matière, certes déstructurée, qui le compose.

Encyclopédie des symboles (1989) éditée par Michel Cazenave, Librairie générale française 1996, 818 pages (p. 335-339), 23 €.

1 commentaire:

quintilianjaffa a dit…

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