Un roman sur le go, une auteur chinoise, on s'attend à une variante asiatique d'un roman sur les échecs. Et pourtant : le thème implique un traitement pour le moins original puisqu'il s'agit en fait d'une histoire d'amour vue à la fois par les yeux de l'homme et de la femme, menée en 92 chapitres alternatifs, car chaque joueur joue l'un après l'autre et qu'il y a 92 pions à poser. De même que le go est un jeu d'encerclement, la rencontre puis l'amour entre les deux protagonistes ne se révèle que dans l'ultime partie du livre.
Amour d'une chinoise et d'un japonais sur fond de l'histoire de l'invasion de la Mandchourie à la fin des années 30, impérialistes contre communistes, le go, jeu que "les chinois ont inventé et que les japonais ont porté au rang d'art", est la cristallisation de l'essence asiatique du livre. Présent à la fois dans le titre et la forme du livre (chapitres), le jeu réunit les deux amoureux tout en les opposant, et sa thématique est présente jusque dans l'écriture même, l'intrigue tissant des cercles concentriques sans jamais donner l'impression de progresser vers le but : la révélation de l'amour dans l'ultime chapitre.
Le jeu est donc utilisé de manière particulièrement subtile, puisqu'il nourrit l'intrigue romantique plus qu'il n'en constitue le centre, les quelques sentences faisant allusion au jeu en traduisant davantage l'esprit qu'elles n'en décrivent la lettre. Et l'alchimie opère particulièrement bien puisqu'il s'agit de l'un des rares romans sur un jeu qui donne immédiatement envie de jouer alors qu'il n'en détaille ni les règles, ni les stratégies, ni les clefs.
Un jeu fait livre et une belle leçon de littérature, au style épuré tout en petites touches, tel un go-ban constellé de pions blancs et noirs.
La joueuse de go de Shan Sa, Grasset 2001, 326 pages, 5.50 €.
Un roman sur le go, une auteur chinoise, on s'attend à une variante asiatique d'un roman sur les échecs. Et pourtant : le thème implique un traitement pour le moins original puisqu'il s'agit en fait d'une histoire d'amour vue à la fois par les yeux de l'homme et de la femme, menée en 92 chapitres alternatifs, car chaque joueur joue l'un après l'autre et qu'il y a 92 pions à poser. De même que le go est un jeu d'encerclement, la rencontre puis l'amour entre les deux protagonistes ne se révèle que dans l'ultime partie du livre.
Amour d'une chinoise et d'un japonais sur fond de l'histoire de l'invasion de la Mandchourie à la fin des années 30, impérialistes contre communistes, le go, jeu que "les chinois ont inventé et que les japonais ont porté au rang d'art", est la cristallisation de l'essence asiatique du livre. Présent à la fois dans le titre et la forme du livre (chapitres), le jeu réunit les deux amoureux tout en les opposant, et sa thématique est présente jusque dans l'écriture même, l'intrigue tissant des cercles concentriques sans jamais donner l'impression de progresser vers le but : la révélation de l'amour dans l'ultime chapitre.
Le jeu est donc utilisé de manière particulièrement subtile, puisqu'il nourrit l'intrigue romantique plus qu'il n'en constitue le centre, les quelques sentences faisant allusion au jeu en traduisant davantage l'esprit qu'elles n'en décrivent la lettre. Et l'alchimie opère particulièrement bien puisqu'il s'agit de l'un des rares romans sur un jeu qui donne immédiatement envie de jouer alors qu'il n'en détaille ni les règles, ni les stratégies, ni les clefs.
Un jeu fait livre et une belle leçon de littérature, au style épuré tout en petites touches, tel un go-ban constellé de pions blancs et noirs.
La joueuse de go de Shan Sa, Grasset 2001, 326 pages, 5.50 €.
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