Partant du constat que le jeu sans règle (play) est méprisé par notre société et qu'aucun ouvrage ne lui a été consacré, Jean Duvignaud se livre a une dissertation comme on n'en fait plus. Dans la droite lignée de Roger Caillois, plus que de Johann Huizinga à qui il reproche de s'intéresser seulement au game, le jeu à règle, l'auteur rédige un essai où l'on cherchera en vain la démarche scientifique. C'est un essai littéraire qui part d'un voyage en Afrique du nord et se termine sur l'évocation de Tipasa, de l'Asie centrale, d'une oasis...
A l'instar de l'essai de Huizinga, le premier chapitre est de loin le plus réussi, recadrant la démarche dans une perspective sociétale et philosophique. Au-delà on a l'impression que l'auteur n'a plus rien à dire et divague sans arrêt, à la manière de son modèle c'est-à-dire par analogie, mais sans son érudition. L'auteur évoque ainsi le baroque, la métamorphose, la fascination, le libertinage... que le lecteur raccrochera tant bien que mal au jeu. Si l'on sent que derrière l'éloge de l'imprévu et du "rien intentionnel" que l'auteur tourne autour de l'idée de liberté et de plaisir, on assiste à l'élaboration d'une pensée confuse et vagabonde qui ne transforme jamais ses allusions en réflexions : tout est effleuré, rien n'est approffondi, et les rapprochements sont souvent artificiels et stériles.
A l'instar de l'essai de Huizinga, le premier chapitre est de loin le plus réussi, recadrant la démarche dans une perspective sociétale et philosophique. Au-delà on a l'impression que l'auteur n'a plus rien à dire et divague sans arrêt, à la manière de son modèle c'est-à-dire par analogie, mais sans son érudition. L'auteur évoque ainsi le baroque, la métamorphose, la fascination, le libertinage... que le lecteur raccrochera tant bien que mal au jeu. Si l'on sent que derrière l'éloge de l'imprévu et du "rien intentionnel" que l'auteur tourne autour de l'idée de liberté et de plaisir, on assiste à l'élaboration d'une pensée confuse et vagabonde qui ne transforme jamais ses allusions en réflexions : tout est effleuré, rien n'est approffondi, et les rapprochements sont souvent artificiels et stériles.
L'écriture est fluide sans être limpide, et nombre de références aux années 70 faites sous le couvert de l'allusion nous sont à présent complètement hermétiques. L'ensemble donne l'impression d'un discours mondain et convenu qui n'atteint jamais vraiment son objet, peut-être parce qu'à force de vouloir nous faire voir le jeu partout, l'auteur ne le cerne nulle part.
Peu cité par l'épistémologie, ce livre confirme malheureusement son statut de référence dispensable.
Le jeu du jeu de Jean Duvignaud, Balland 1980, 157 pages, épuisé.
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